Un collectif du tonnerre
21/11/2005 @ 12h39 - Paris
Face à Villard, deuxième du championnat, les hockeyeurs dijonnais ont montré samedi un esprit de groupe sans faille, et récité un hockey de rêve. Grâce à ce septième succès consécutif, ils se hissent à la troisième place.
Samedi soir à la patinoire municipale, il fallait se pincer pour y croire. Un tableau d'affichage arborant un éloquent (8-1) et des tribunes en délire avec près d'un millier de personnes euphoriques entonnant un ban bourguignon des plus sympathiques, il y avait bien longtemps que le CPHD n'avait connu pareille fête. Quel bonheur ! Après avoir épinglé entre autre Briançon, Angers et Amiens, trois cadors de la Ligue, les Dijonnais ont confirmé en éparpillant façon puzzle des Villardiens qui n'avaient jusqu'alors encaissé que 12 buts en 5 matches à l'extérieur. Ils engrangent ainsi un septième succès consécutif et pointent aujourd'hui au troisième rang national. Une première !
Le résultat certes, mais aussi la manière. Physique à souhait, une nouvelle fois solide défensivement (7 buts encaissés lors des 7 derniers matches), la bande à Maric est impressionnante. La malédiction du début de saison avec trois défaites d'affilée est reléguée aux oubliettes. « C'est notre meilleur match de la saison », annonce Milan Tekel. « Au début, on a été surpris par leur vitesse de patinage. Puis, on a résisté en double infériorité. Dans la foulée, on a su saisir notre chance et marquer en powerplay. Après, on était en confiance », souligne le capitaine dijonnais, auteur d'un formidable doublé. « Mais, ce n'est pas le plus important. L'essentiel est d'avoir un super groupe », confie-t-il modestement.
Une complémentarité à tous les niveaux
Une pièce maîtresse qui se fond dans le collectif, voilà certainement l'une des recettes du succès dijonnais. Aujourd'hui, le CPHD est un ensemble fait d'individualités qui tirent dans le même sens et apportent chacune leur pierre à l'édifice. Chacun va au « charbon » sans rechigner à l'image d'un Dave Thomas qui, même s'il n'a pas encore trouvé le chemin des filets, s'avère un gratteur de palets infatigable et ô combien précieux. « Il a fallu du temps pour que tout se mette en place mais on savait que l'on avait du potentiel », assure l'Américain. « Tout le monde fait le métier. Chacun sait ce qu'il doit faire. La machine est bien huilée », poursuit-il.
Une complémentarité exemplaire illustrée par le duo Tekel-Poznik (13 buts à eux deux depuis septembre) et plus marquée encore en attaque. Quand ce n'est pas Erik Bochna, par ailleurs exemplaire de volonté, qui marque, Miroslav Kristin prend le relais avec un coup du chapeau accompagné d'un Thomas Gueguen en pleine bourre.
Après un début de saison galère, « l'As de la glace » a en effet ouvert la voie du succès avec un cinquième but de rang. « Il y a une bonne part de confiance. Le reste c'est du travail. Je me suis remis en question. Comme je suis plus un « buteur » qu'autre chose, une fois que le psychologique y est, le reste suit logiquement », affirme Gueguen avant de renchérir. « J'ai deux compères avec moi qui me facilitent bien la tâche que ce soit Mike (Brodin) ou Miro (Palov). Seul, on n'arrive à rien. Ca reste un esprit d'équipe et c'est ça notre force. Maintenant, il faut toujours confirmer », tempère-t-il.
Et ce dès demain en coupe de France contre la réserve amiénoise avec en point de mire un billet pour les quarts de finale, il ne faudra pas se louper comme le confirme Dave Thomas. « Nous avons le regard tourné vers l'avenir. Villard c'est de l'histoire ancienne ».
Jérôme ROBLOT