Des copains d'abord

03-10-2005 à 16:04:17
Amis depuis leur plus tendre enfance, le néo-Dijonnais Antoine Amsellem et l'ancien Duc, Aram Kevorkian, aujourd'hui sous les couleurs morzinoises, se retrouvent opposés demain sur la glace côte-d'orienne.

Depuis l'âge de 4 ans et leur première licence à Boulogne, Aram Kevorkian, aujourd'hui attaquant à Morzine et Antoine Amsellem à Dijon, adversaires demain soir sur la glace dijonnaise, s'entendent comme deux larrons en foire. « C'est comme un frère », lâche le premier. « On a fait les quatre cents coups ensemble. On a des millions de souvenirs en commun, tous aussi bons les uns que les autres. Le titre de champion du monde groupe B des moins de 20 ans en fait partie. C'était fantastique ! », se souvient-il. « C'est mon ami le plus proche », explique le second. « On a fait tout notre mineur ensemble puis on est parti au centre de formation de Rouen », poursuit Amsellem soit une quinzaine d'années de franche camaraderie. « Que ce soit sur ou en dehors de la glace, on était tout le temps ensemble », confie-t-il. Et rien ne viendra casser ce lien, pas même des trajectoires de carrière diamétralement opposées. A 18 ans, l'un reste sur les bords de Seine durant trois saisons alors que le néo-Dijonnais s'en va au terme de la seconde année rejoindre Denis Perez comme capitaine de route à Anglet.
L'escalade de la Tour Eiffel.
Mais une fois encore le destin les rapproche rapidement. « On s'est retrouvé l'un en face de l'autre pour la finale du championnat de France en 2000. Et là, ça a beau être mon pote, il y a eu peut-être quelques sourires d'échangés, mais, on ne s'est pas fait de cadeau ! », assure Antoine Amsellem.
Un an après, Aram Kevorkian tente l'aventure finlandaise puis effectue un bref passage dans la capitale des Ducs, la saison dernière, pendant que « l'Angloy d'adoption » part à l'autre bout du monde, aux Etats-Unis et au Canada. « Mais, on a toujours été en contact et chaque occasion était bonne pour se voir. » Et pour rigoler. « Il y a deux ans, on buvait un coup au Trocadéro. Thierry Lhermite est entré. Avec Aram, on a alors pensé au gamin du film « Un Indien dans la ville » qui escaladait la Tour Eiffel. Après deux, trois verres. On est sorti plutôt « très bien » et on s'est mis dans l'idée de faire pareil. On a passé la barrière et on a commencé notre petite grimpette. Alors que nous étions à une vingtaine de mètres du sol, on a vu les voitures de flics qui nous attendaient en bas. Ils nous ont demandé de redescendre immédiatement. A peine, avions-nous mis les pieds au sol qu'ils nous ont mis les bracelets. Compte tenu de notre état, on a passé la nuit au poste..», raconte un Antoine Amsellem, encore rigolard.
Une complicité a toute épreuve qui pourrait rapidement se concrétiser également sur la glace. « On a déjà penser jouer ensemble. Ca aurait pu se faire. De toute manière, on terminera sous le même maillot, c'est une certitude », martèle l'attaquant bourguignon. En attendant, le temps d'un match, demain soir sur la patinoire dijonnaise, cette amitié sera mise entre parenthèses. « Qu'il lève la tête ! », chambre l'actuel Dijonnais. « Sur le glaçon, il n'y aura pas de copains. J'ai hâte d'y être ! », reprend Kevorkian.
« Quoiqu'il arrive, on boira une bière à l'issue », termine Amsellem, trépignant d'impatience à l'idée de défier son ami de presque « trente ans ».

Jérôme ROBLOT