"Finale de la Coupe d'Europe (Bassano, Italie)"
Ce week-end avait lieu la finale de la Coupe d'Europe des clubs champions. Les six meilleurs clubs européens se sont retrouvés à Bassano (Italie), ville choisie par les Vipers d'Asiago pour organiser cet évènement. Cette finale a tenu toutes ses promesses. En effet, derrière une organisation excellente qui a su donner du relief et du rythme aux compétitions, la représentation sportive était de grande qualité. Les spectateurs présents ont pu apprécier un Roller Hockey de haut niveau qui, malgré la présence très marquée des Français (trois clubs sur six), offrait une bonne représentativité du théâtre européen actuel. Il n’est par ailleurs pas déplaisant, au contraire, de voir notre pays se placer sans aucun doute en tête du développement du RILH sur le vieux continent.
Au terme de trois journées vraiment passionnantes, il est clair que personne n’avait volé son ticket pour tenter de s’emparer d’un titre que les Rethélois détenaient avec panache depuis trois ans. Angers se place sixième sans avoir démérité. Il n’aura manqué aux Hawks qu’un peu plus de constance et, peut-être, d’engagement ou de foi. Il ne fait pas le moindre doute que le club a encore et toujours un rôle à jouer au niveau international. Anglet s’offre une très belle troisième place en venant à bout des Espagnols de Majorca dont le jeu peut s’avérer redoutable. C’est à la fois une place sur le podium et la consécration d’une montée en puissance confirmée la saison dernière par une deuxième place dans le championnat de N1. Aupa ! L’équipe d’Olivier Dimet a bel et bien une médaille autour du coup et corrige sa courte défaite face à Majorca en qualification par un score sans appel de 10-4. Enfin, le titre s’est joué presque logiquement dimanche en tout début d’après midi entre les Diables Rethélois, grands favoris, et une équipe d’Asiago jouant à domicile. On pouvait tout craindre des Vipers avec l’intégration cette saison de deux joueurs américains dont l’impressionnant et super titré C.J. Yoder.
Les Italiens étaient déjà loin de présenter une qualité de jeu négligeable. Avec l’expérience et la puissance d’équipiers qui ont sans doute autant fait sur le terrain que dans la préparation, les hôtes de l’événement avaient vraiment misé très gros pour s’approprier la « Coppa ». Choc de Titans ? Le match au sommet n’a pas pu laisser indifférent tant il a reflété la technicité et la vitesse de jeu souhaités par les fondateurs et les actuels dirigeants du Roller Inline Hockey. Rethel a donné son meilleur, mais au final ce sont bien les plus « novateurs » qui l’emportent. La victoire est italienne et le trophée européen restera, jusqu’à la prochaine édition au moins, au-delà des Alpes.
La France n’a pourtant rien à se reprocher dans l’affaire. Avec deux clubs élites sur le podium et un troisième dans le top 6, le RILH national se porte plutôt bien en termes de résultats. Il n’en reste pas moins que si on peut se féliciter de la victoire du technique sur le jeu en force dans cette très riche édition 2005-2006 ; si on peut également voir un aspect très positif dans la présence de caméras de télévision, et dans ce sens se réjouir qu’elles aient pu tourner plus nombreuses en finale et porter un message d’avenir en donnant aux spectateurs concernés un spectacle vraiment complet ; on ne peut s’empêcher de s’interroger sur l’opportunité de la démarche italienne comme sur le précédent qu’elle pourrait avoir créer. A moins que ce ne soit déjà là que la réponse amplifiée à d’autres précédents.
La question de la présence des « stars » US s’est posée dès les phases qualificatives à Rethel. Ce week-end, Asiago devait très nettement la plus grosse partie de ses buts à l’assistance de CJ Yoder dont le nom résonne encore dans l’enceinte du PalaBassano et revient en litanie sur les feuilles de match. Incontestablement apprendre le jeu nord américain est une bonne chose. Incontestablement la construction des italiens s’en est trouvée améliorée. Certainement Rethel aurait pu passer l’obstacle. Pourtant cette « professionnalisation » facilitée par le décalage des saisons européennes et Nord-Américaine laisse aujourd’hui plus d’interrogations et de doutes pour l’avenir que de satisfactions. Le RILH n’est pas le Hockey sur glace ou le football. A peine sortie du berceau et pas encore reconnu ou même connu, peut-il se permettre de commencer la valse des surenchères ? En attendant une réflexion souhaitable et certainement entamée au niveau du CIRILH et de l’ECRILH, on devra se contenter d’apprécier des matchs incontestablement capables de captiver un public, nous l’espérons, toujours plus nombreux.
